Tout Smoke Hendrik Hegray

À l’occasion de son exposition aux Bains-Douches, Hendrik Hegray publiera un nouveau fanzine G.P.P.E. 6 - soutenu par La Fondation Antoine de Galbert.

Hendrik Hegray est né en 1981 à Limoges. Il vit et travaille à Paris. Il est représenté par la Galerie Valeria Cetraro. La pratique de Hendrik Hegray oscille entre les frontières de l’art, explorant le dessin, la sculpture, l’édition, la photo, la vidéo mais aussi la musique. Si aujourd’hui Hendrik Hegray affirme pleinement sa présence, dans le milieu de l’art contemporain, au sein de la jeune scène française, il est impossible de faire abstraction de son lien avec le monde de l’édition et de la musique, avec tout ce que cela à impliqué dans sa formation d’artiste autodidacte. C’est bien cette formation par l’expérience, les collaborations et une certaine prise de distance des chemins établis, qui permettent à Hendrik Hegray d’échapper aux attendus de la création suivant une voix singulière et libre qui caractérise tout son travail. Depuis les ouvrages collectifs auto-édités de ses débuts mêlant dessins d’artistes et images anonymes influencés par les expérimentations graphiques des années 80 (particulièrement par le binôme Pascal Doury et Bruno Richard, fondateurs d’Elles Sont De Sortie) jusqu’à son exposition à l’espace Treize, « Rêve de cuir » qui découvrait une série de dessins laissant bifurquer son trait vers une abstraction organisée, les créations de Hendrik Hegray, pour frontales qu’elles apparaissent, n’en constituent pas moins des pièges visuels démontant les codes, piratant l’acte de création lui-même pour faire « exister » un imaginaire kaléidoscopique sauvage, inquiétant et joyeux.

Hendrik Hegray développe une œuvre forte, fragile, radicale et aberrante, pétrie de gravité et d’indolence, de sérieux et de nonchalance, d’implication et de fatigue, d’enthousiasme et de désillusion. Un art du paradoxe pour une figure de la scène artistique qui, malgré sa radicalité et sa position en « marge » (ses dessins touchent un public qui dépasse les galeries d’art et il est une figure active de la scène noise), a pu bénéficier de mises en avant institutionnelles d’envergure avec notamment une participation à l’exposition des nommés pour le prix Ricard en 2014 ou à l’exposition collective « Futur Ancien Fugitif » au Palais de Tokyo en octobre 2019. Un statut qui ne doit rien pourtant à une revendication auto-justificative d’« artiste alternatif » ou de volonté affichée de subversion d’un monde artistique qu’il côtoie et dont il connaît trop la diversité pour déverser un quelconque manichéisme. Bien plutôt, Hendrik Hegray poursuit un chemin au gré d’envies, de partages et de rencontres en proposant chaque fois une variation de sa capacité à tendre au monde un miroir accidenté, peuplé de ses chimères, inventions, de ses débris et découvertes.