Muntean & Rosenblum, Untitled (People do not change...)
Muntean and Rosenblum
Untitled („People do not change…“), 2024
Pastel Chalks and oil on aluminium
110 x 85 cm (43,3 x 33,5 in)
Exposition
Gratuit
Pastels à l'huile
Peinture

Orchestrateurs d'Images Muntean & Rosenblum, Maxime Biou, Sarah Maison, Claire Fahys

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Vernissage
jeu 23 jan 2025, 18:00

Espace Meyer Zafra
4 rue Malher
75004 Paris
France

Comment s'y rendre ?

Espace Meyer Zafra a le plaisir de présenter pour la première fois à la galerie une exposition collective consacrée à la peinture figurative, intitulée Orchestrateurs d’images. Du 23 janvier au 06 mars 2025, cette exposition réunira le duo Muntean & Rosenblum, Maxime Biou, Sarah Maison et Claire Fahys.

 

Orchestrateurs d’images explore les multiples méthodes quutilisent ces artistes afin dexploiter diverses images, quelles soient visuelles, mentales ou historiques. Au sein de leurs oeuvres, ils rassemblent et harmonisent tous les moyens dont ils disposent (photographie, image mentale, scènes réelles, histoire de l’art, médias populaires, etc.)

 

La peinture, par définition, est une interprétation du réel. Que cela soit dans la série animalière présentée par Maxime Biou ou dans la série de Claire Fahys réalisée lors de sa résidence au Mexique, nous pouvons retrouver cette orchestration d’images visuelles, qui trouve son origine dans la photographie puis qui sera recomposée par la suite afin de retrouver l’émotion ressentie par l’observateur ; le plus important ne se trouvant pas dans la reproduction du réel mais bien dans la sensation, dans la vibration intérieure que génère l’image.

 

Dans l’oeuvre Sans Titre (Fig. 1), Maxime Biou figure un chat recroquevillé, endormi paisiblement sur un fauteuil, baigné par une lumière naturelle douce, marque de prédilection de lartiste. La sobriété de cette peinture, dépouillée de tout marqueurs spatio-temporels permet aux contemplateurs de ressentir une certaine douceur et une intimité du quotidien. Cette série animalière incarne pleinement les recherches esthétiques de lartiste : la composition, la matière, la couleur, le travail du drapé… Chaque élément témoigne d'un plaisir évident de lacte de peindre. De plus le sujet représenté ici, son chat avec qui il vit au quotidien, révèle à son paroxysme cette relation d’intimité et de simplicité que nous pouvons trouver dans l’oeuvre de Maxime Biou.

 

À lopposé de cette lumière tamisée, la lumière écrasante du Mexique infuse les toiles de Claire Fahys. Influencée par les paysages urbains de Richard Dieberkorn et les fenêtres de Lois Dodd (comme on peut le voir dans l’oeuvre Lagos, 2pm (Fig. 2)), Fahys accorde une attention particulière aux plans de couleur et aux subdivisions du tableau. Dans Viento Solar « Vent Solaire » (Fig. 3), oeuvre éponyme de la série mexicaine, l’artiste capte une scène urbaine banale, mais rend lintensité de la lumière qui, en écrasant tout sous son rayonnement, réduit les figures à de simples silhouettes. Ce phénomène de la lumière solaire aveuglante, qui frappe les Européens de plein fouet à leur arrivée en Amérique du Sud, est lun des aspects majeurs que Fahys tente de reproduire, de capter, dans toute sa force et son énergie.

 

Si linterprétation du réel passe par le quotidien chez Maxime Biou et Claire Fahys, chez Sarah Maison et le duo Muntean & Rosenblum, c'est le corps humain qui simpose comme sujet central. Dans l’oeuvre Figure marchant (Fig. 4) de Sarah Maison - composée et recomposée de nombreuses fois durant près de 3 ans - une figure surgit ou disparait selon l’interprétation du spectateur. À travers des entrelacs de couleurs, lartiste questionne la matérialité du corps, sa relation avec un environnement flou, abstrait. Ses espaces, indéfinis et intemporels, sont dénués de tout narratif spécifique. Chaque toile de Sarah Maison naît d'une image réelle, souvent une représentation d'elle-même, mais se transforme en une abstraction mentale, où lindividu devient un archétype plus quune personne précise.

 

Quant à l’approche compositionnelle de la peinture de Muntean & Rosenblum, elle se rapproche davantage de la peinture traditionnelle, bien que dérivée autant de la mémoire collective de la figuration dans les médias populaires (magazines de mode) que des appropriations directes des motifs de la Renaissance, du Baroque et du Néo-Classique. Présentées comme des tableaux de la vie adolescente, les images sont toujours entourées d’un liseré blanc. Sur le plan visuel, elles ne sont pas sans rappeler un poste de télévision à l’ancienne ou des images de bandes dessinées populaires. Une maxime, un aphorisme ou un commentaire expressif est écrit à la main dans la partie inférieure de la toile. Le texte n’est jamais directement lié à l’image, mais n’est pas non plus sans rapport avec la peinture. Les figures représentées comme dans l’oeuvre …, sont statiques et saisis d’un sentiment de lassitude. Le spectateur est privé de tout contenu psychologique facilement lisible. Le sujet, bien qu’il arbore des vêtements à la mode, des sneakers, un style de vie familier, n’ouvre pas immédiatement la voie à un sentiment d’identification personnelle.

 

À travers une diversité dapproches, ces artistes orchestrent leurs images avec une maîtrise qui questionnent les rapports entre perception et reproduction. Par le jeu sur les références, les apparences et les résonances culturelles, chacun de ces créateurs compose, déconstruit et recompose, invitant le spectateur à une exploration intime et multiple de l'image et de ses significations.