Ecole de Nice... Group Show
Galerie Alexandre de la Salle
5766, Chemin des Trious
06570 Saint-Paul-de-Vence
France
VINGT ANS APRÈS...
D'ateliers en bistrots, de textes en vadrouilles, de déclarations, de gestes en expositions, de Nice à Paris et de Paris à New York, de mythe, l'école de Nice est devenue réalité.
Dès 1961, dans "Sud", Sosno tente de dégager les linéaments qui donnent figure au mouvement, et il se réfère à Martial Raysse qui affirme la théorie de l'Ecole de Nice suivant laquelle le vie est plus belle que tout. Dans les "Lettres Française", à la même époque Jacques Lepage envisage lui aussi les possibilités de l'existence d'une telle école. Et, en 1965, dans la revue "Identités" qu'il dirige, Marcel Alocco constitue un premier dossier consacré à l'Ecole de Nice.
Pour ma part, après avoir en 1965 et 1966 exposé Robert Malaval, subtil et fier dandy qui brûla sa vie sans compter, je montre à Vence en 1967 la première exposition "Ecole de Nice ?", alertement préfacée par Pierre Restany. Suivent bien des expositions consacrées aux artistes du mouvement, et, en 1974, c'est par une exposition consacrée à "Dix peintres de l'Ecole de Nice" — Alocco, Arman, Ben, Chubac, Farhi, Gilli, Klein, Malaval, Raysse, Verdet — que j'inaugure ma nouvelle galerie, à Saint-Paul. Puis, en 1977, pour les dix ans de l'Ecole de Nice chez moi, je récidive avec l'exposition "Ecole de Nice !" qui s'ouvre aux membres du Groupe 70 : Chacallis, Charvolen, Isnard, Maccaferri, Miguel, et à Dolla. Le catalogue est préfacé par P. Restany, J. Lepage et R. Monticelli.
Nous voici en 1987 ! Déjà ! Avec cette exposition "Ecole de Nice..."; réduite à treize participants mais élargie à Serge III, prisonnier à Prague en 1967, et à Sosno qui, alors, préférait naviguer entre Caraïbes et Amériques. Je donne encore une fois la parole à mon vieil ami Pierre Restany. A Marcel Alocco qui occupe une place incontournable dans ce mouvement qu'il a si bien servi sur beaucoup de plans. Quant à Pierre Chaigneau, le sympathique et actif conservateur du futur M.A.M de Nice, il joue ici le rôle de celui qui du dehors porte sur la dynamique niçoise un regard serein et objectif.
Je tiens à souligner l'active collaboration dont Arman a régulièrement fait preuve à l'occasion de chacune de mes expositions. En témoignent, entre autres, les quatre multiples qu'il a conçus et que j'ai édités. Il fait partie du petit nombre de ceux qui en toutes circonstances savent rester dignes, loyaux et généreux.
On l'aura compris, cette dernière exposition se veut comme un retour aux sources car, avec Arman, Klein, Raysse, ces treize artistes, à des titres divers, sont les fondateurs d'un mouvement qui fut et reste un des plus vivants et des plus présents des vingt-cinq dernières années.
Alors 1997 ? C'est loin mais sait-on jamais...
Alexandre de la Salle,
Juin 1987 - Saint-Paul.