Elisabeth Masé "More and More Goddesses"
Luisa Catucci Gallery
Exposition
Gratuit
Gouache
Huile
Peinture

MORE AND MORE GODDESSES Elisabeth Masé

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Vernissage
jeu 5 Sep 2024, 18:00
Finissage
jeu 10 oct 2024, 18:00

Luisa Catucci Gallery
Brunnenstraße 170
10119 Berlin
Allemagne

Comment s'y rendre ?

Elisabeth Masé

DE PLUS EN PLUS DE DÉESSES

 

Pour la Berlin Art Week 2024, nous avons décidé de présenter une rétrospective de l'artiste suisse Elisabeth Masé, en combinant l'exposition avec la sortie de son dernier livre. Cela offrira une vue panoramique de sa carrière artistique, avec un accent particulier sur sa série en cours "New Goddesses", suite à une première présentation dans notre ancien espace galerie en 2023.

 

Elisabeth Masé est une artiste et écrivaine suisse distinguée. Son œuvre, qui englobe peinture, sculpture et installations multimédias, explore en profondeur les thèmes de la spiritualité, de la féminité et de l'anthropologie culturelle. Elle crée des récits visuels évocateurs qui interrogent et réimaginent la société, non fondée sur des constructions de genre traditionnelles, invitant les spectateurs à considérer le potentiel inexploité de l'énergie féminine et de l'introspection.

 

L'approche interdisciplinaire de Masé, qui mélange l'art visuel avec la performance et des projets collaboratifs, met en lumière son engagement à favoriser les liens sociaux et le dialogue culturel, tandis que sa pratique artistique - dans ses peintures et ses dessins - continue d'inspirer et de provoquer une réflexion approfondie sur la condition humaine.

 

N'ayant pas peur d'explorer les recoins les plus sombres de la psyché humaine, Elisabeth Masé souligne l'influence fondamentale de l'enfance dans la formation de la psychologie. Son travail met fréquemment en lumière l'impact profond que des expériences dysfonctionnelles précoces peuvent imprimer sur l'esprit, révélant comment les besoins fondamentaux non satisfaits - tels que le besoin de protection et d'appartenance - résonnent universellement à travers l'humanité. Les sujets de ses aquarelles et dessins sont suspendus dans des espaces vides, positionnés sur des plans interraciaux et interculturels, libres de bruit et de confusion externes, créant un cadre où les traumatismes peuvent être dépliés et affrontés. Que ce soit dans des projets comme "Die Braut/The Bride", plongeant dans des traumatismes spécifiques, ou des investigations plus larges comme "The Evil Child" explorant les aspects plus sombres de la psyché humaine, ou "Dark Days in Paradise" présentant des paysages dystopiques de désirs subconscients, les lignes méticuleuses de Masé et la qualité éthérée de ses aquarelles contre des arrière-plans vides évoquent en tout cas une atmosphère onirique. Cette esthétique délibérée reflète la manière dont les rêves démêlent les complexités conscientes et subconscientes, infusant ses œuvres de profonde introspection et d'une profondeur émotionnelle.

 

Des surfaces monochromatiques plates serviront également de toile de fond aux œuvres picturales d'Elisabeth Masé, comme dans sa série notoire "New Goddesses", centrale à l'enquête artistique et philosophique de Masé. La série se présente comme une exploration transformative du pouvoir divin féminin, cherchant à subvertir les interprétations patriarcales en présentant des descriptions religieuses traditionnellement masculines dans une dimension féminine, offrant une vision convaincante qui remet en question les normes sociétales enracinées. La pose dans laquelle ses déesses polymorphes et multi-talentes sont représentées est intelligemment reprise par une autre série de travaux de Masé : l'œuvre interdisciplinaire et participative "Das Kleid/The Dress". Là, Elisabeth implique des femmes réfugiées et des femmes locales dans une action collective, où les participantes brodent sur une robe leurs désirs tout en forgeant des liens sociaux en partageant des histoires de vie individuelles. Photographiées dans des poses rappelant des reines ou des déesses, les participantes mettent en lumière la divinité inhérente à chaque individu, reflétant l'exploration plus large de Masé sur l'autonomisation et l'identité. La reprise d'une telle pose dans la série "New Goddesses" semble indiquer que la relation humaine avec la divinité est d'abord poussée par des formes de désirs, fondamentaux ou non. En même temps, la pose relie le travail d'Elisabeth Masé à l'histoire de l'art, étant une reprise claire des poses adoptées pendant la Renaissance pour les portraits de femmes. La forme/corps de la Nouvelle Déesse est parfois constituée d'une combinaison anthropomorphique d'éléments, tandis qu'elle est parfois représentée de manière réaliste. Le seul élément partagé par les Nouvelles Déesses de Masé est la dissimulation du visage, pour renforcer l'universalité et le mystère entourant le divin.

 

La palette de couleurs des "New Goddesses" alterne entre des tons lumineux, forts et vifs - adaptés à Warhol et aux maîtres du Pop Art - et des compositions dichromatiques ou même en noir et blanc. Ces compositions évoquent une atmosphère oppressive, étrangère et élégiaque, semblable à celle de Leon Spilliaert, un symboliste connu pour ses explorations introspectives. Les peintures de Masé ont la force à la fois des classiques, des nouveaux classiques et des œuvres futuristes ; elle a brillamment rassemblé les qualités nécessaires pour souligner l'intemporalité de la divinité. Les coups de pinceau oscillent également entre des traits contrôlés, fins et détaillés, et des traits grossiers, avec des formes synthétisées de manière rugueuse. Ces alternances d'éléments, de couleurs, de styles, de coups de pinceau et de formes sont d'autres outils qu'Elisabeth Masé utilise pour souligner la complexité de l'existence, même dans les manifestations divines. Si la simplicité était la voie, nous n'aurions pas les célèbres 99 noms de Dieu, qu'Elisabeth a féminisés pour explorer la réaction émotionnelle à une telle inversion de genre tout en s'inspirant pour créer ses propres Nouvelles Déesses.

 

Une "Nouvelle Déesse" représente plus qu'un simple échange symbolique des rôles de genre ; elle incarne une redéfinition profonde de l'autorité cosmique et spirituelle. Ses déesses sont dépeintes non seulement comme des figures bienveillantes d'amour et de beauté, mais aussi comme des êtres complexes capables d'incarner une gamme d'émotions et d'énergies, y compris les plus perturbatrices et transformatrices. En réimaginant le divin comme intrinsèquement féminin, Masé cherche à autonomiser les femmes et à remettre en question les notions enracinées de pouvoir et de hiérarchie qui ont façonné les paysages culturels et sociaux pendant des siècles. Elle questionne pourquoi le divin féminin, historiquement associé à la création, à la nurturing et aux forces vitales, a été marginalisé au profit de constructions patriarcales mettant l'accent sur la domination, le contrôle et l'autorité hiérarchique. Cette enquête conduit Masé à plaider pour un changement de paradigme culturel où le féminin est célébré comme la force fondamentale et primordiale, favorisant ainsi une société plus harmonieuse et équitable.

 

En envisageant une telle transformation sociétale, Masé nous invite à reconsidérer les récits et les structures perpétuant l'inégalité et la division. Elle propose qu'en embrassant le féminin comme principe central, les sociétés pourraient évoluer vers un plus grand équilibre, une créativité accrue et un bien-être holistique. Cette perspective souligne la croyance de Masé dans le pouvoir de l'art, non seulement pour refléter les valeurs sociétales, mais aussi pour provoquer l'introspection et inspirer un changement significatif. En fin de compte, son travail nous invite à imaginer un monde où la révérence pour le féminin favorise une connexion plus profonde, l'empathie et une expérience humaine plus durable.