Brisures Exposition collective
Une brisure est synonyme d’un fragment.
Une partie réunie à une autre partie est un assemblage de fragments dans une recomposition qui peut être aléatoire ; notre cerveau recollant les morceaux pour y voir quelque chose, deviner ce qui cache entre les espaces des morceaux épars ; donnant du sens au vide comme à cette éparsité.
Le fragment est une figure de style ; il est une synecdoque qui désigne une partie pour un tout : un élément de paysage, un bout de corps, un objet,…suffisent à nous désigner un monde bien plus complet, bien plus grand.
C’est un choix d’expression esthétique qu’affectionne la jeune artiste Léa Guerchounow jouant sur les morceaux réunis.
Jérôme Oudot Trëz se saisit du corps humain en le déstructurant, en mélangeant les médiums, restituant des « sortes d’architectures vivantes chaotiques » ; les multiples facettes surgissent, provocantes et questionnantes sur l’identité de cet « être » qui se dévoile, à notre regard .
Brisure, cassure, déchirure, blessure… le choix d’utiliser des fragments s’imposent comme bien moins violent, moins brutal pour exprimer des émotions, des évènements par petits bouts, par des creux… telles des ellipses où des mots manquent, où des images manquent, mais qui ne font pas défaut à notre sensibilité, à notre compréhension.
Des petites brisures pour exprimer son engagement d’artiste dans une société malmenante comme Alain Duchesne dont outils « piquants », symbolisent la souffrance au travail… ou comme les messages humoristiques ou provocants d’Olivier de Schrynmakers à travers ses assemblages de morceaux de photos, des bouts de papier imprimés.
Et c’est donc par fragment, brisure, ellipse, synecdoque que les artistes exposés ont choisi de nous inviter dans leur monde.