Un refuge hors ligne a Paris
Find an offline shelter (Trouver un refuge hors ligne) présente à la Galerie Joseph (7, rue Froissart) un ensemble de nouvelles productions, résultat d'une résidence de création à Majorque au cours de laquelle les artistes Grip Face et Miju Lee ont collaboré pour la première fois.
Paradoxalement, c'est dans ce havre de tranquillité, de soleil et de solitude que les deux artistes ont partagé leurs interrogations sur la saturation visuelle de notre quotidien. Ce temps de résidence émotionnelle et physique a été l'occasion d'apprendre l'un de l'autre et de créer à quatre mains. Grip Face et Miju Lee réalisent un travail sur mesure, à la fois manuel et numérique : ils passent de la peinture à l'image, sur laquelle ils redessinent par ordinateur, et vice versa.
Deux artistes, l'un né en Espagne, l'autre en Corée du Sud, confrontent leurs imaginaires culturels pour répondre ensemble aux grandes questions de leur génération. Soutenue par la Colección SOLO (Madrid) et la galerie LA BIBI (Palma de Majorque), l'exposition, visible jusqu'au 20 mai, révèle la rencontre intellectuelle, humaine et culturelle de ces deux artistes qui expliquent à Paris les clés de leur proposition artistique.
Pourquoi un refuge"offline"?
Le titre est une déclaration d'intention et un slogan réfléchi. Nous parlons d'une génération saturée par la surexposition virtuelle et de ses effets à long terme. Nous parlons de la nécessité de trouver des espaces de déconnexion pour la créativité, la réflexion et la santé mentale.
Quelles réactions et réflexions attendez-vous de cette exposition ?
¡Nous sommes particulièrement intéressés par l'identification du spectateur à certaines œuvres qui ont un concept plus direct de la saturation virtuelle.
Comment s'est déroulé le processus de création?
C'est la première fois que nous travaillons ensemble dans un espace où nous vivons également ensemble. Cela a été très intense et viscéral à bien des égards. Mais nous avons été surpris de constater que la connexion créative a fonctionné dès la première minute.
Que vous ont apporté le travail et la vie en commun ?
Nous avons appris à être patients, ce qui n'est pas courant à notre époque, et à respecter les processus de l'autre. Nous avons tous deux des méthodes de travail totalement différentes, mais il est vrai que nous avons un symbolisme qui nous unit. Nous sommes culturellement très différents, et c'est ce qui a été le plus intéressant. Sortir de son ego personnel pour fusionner avec une autre personne a été un défi.
Créer dans une zone rurale de l'île de Majorque, exposer au Marais, comment abordez-vous ce dialogue ?Transférer une œuvre réalisée dans un contexte totalement différent de celui de Paris a été un véritable défi. Mais le processus a été aussi important que le résultat final.
Quel type de proposition peut-on voir à la galerie Joseph ?Nous avons proposé un projet très spécifique à l'espace. Nous avons tous les deux une expérience des installations, et la scénographie est donc très proche d'une installation. Il y a même un aspect théâtral à l'exposition.