RÉ-EXISTENCE 2 - Rendez-vous avec l'artiste
Rencontre avec Erwan Keruzoré pour échanger avec lui à propos de l'exposition Ré-existence 2.
Ouvrier et artiste autodidacte, Erwan Keruzoré est la cheville ouvrière de ce projet qui débute en 2019, il était alors invité à exposer son travail plastique aux Réservoirs. Sensible à la pensée politique d’artistes tels que Maximilien Luce, aux engagements politiques libertaires des artistes et intellectuels de la fin du 19e siècle à nos jours, et plus largement aux expressions dans l’art de la souffrance sociale, c’est sous le titre « RÉ-EXISTENCE », qu’Erwan Keruzoré avait fait le choix de réunir plusieurs exposants inscrits dans les thématiques qui lui sont chères pour manifester un art engagé qui vise à dénoncer les formes plus ou moins insidieuses des violences et aliénations induites par la société.
Erwan Keruzoré voit dans l’art un possible lieu d’expression de la lutte des classes. Sa revisite du drapeau français au moyen d’un bleu de travail acte d’une réappropriation prolétaire du symbole républicain, après que les présidents Giscard et Macron ont chacun modifié la teinte du bleu national. (Florian Gaité)
| EXPOSITION | RÉ-EXISTENCE 2
Extrait de la préface de Florian Gaité pour l'exposition "Ré-existence 2" aux Réservoirs jusqu'au 17 avril.
Toute résistance est une réinvention de soi. Le regain de vie qu’accompagne le souffle de la révolte, l’intensification de la voix qui crie son opposition ou l’affirmation de soi dans le combat : on ne lutte pas sans redoubler d’existence. D’une manière ou d’une autre, on s’engage toujours à ne plus être le sujet que des forces de domination veulent que l’on soit, à se constituer en somme en une identité indisciplinée, autonome, difficile à maîtriser. Les six artistes réunis pour ce second volet de Ré-existence (Pierre Ardouvin, Adel Bentounsi, Brodette, Malachi Farrell, Pierre Grandclaude, Erwan Keruzoré) en sont les exemples mêmes. Tous ont en commun de mettre en œuvre une résistance politique, qui passe ici par la révision de nos filtres de lecture et le réagencement des imaginaires politiques.