TRACES DES TASSES MARC MARTIN

« LES LIEUX OÙ NOUS N’AVONS NI AIMÉ, NI SOUFFERT, NE LAISSENT PAS DE TRACES DANS NOTRE SOUVENIR... » PIERRE LOTI (1850-1923)
Les traces qui font tache sont les plus vulnérables au temps qui efface, aux gens qui trient. Reflet de libertés à défendre, Traces des tasses lance un pied de nez à la culture aseptisée, au patrimoine convenu. Traces des tasses se veut une réplique à l’image sordide qu’ont les vespasiennes dans la mémoire collective. Marc Martin s’attache à ces lieux de rencontre clandestin(e)s depuis plus de dix ans. Pour lui, s’il n’est pas enjolivé, le souvenir d’une époque révolue se dissout. Ses photographies offrent un terrain propice à la découverte des interstices. Leur charge érotique se lit comme une résistance à la bienséance. Avec Les tasses, toilettes publiques – affaires privées (Prix Sade 2020 du livre d’art), Marc Martin questionne la place de l’intime dans un espace dépourvu d’intimité. Hors champ, la place de l’artiste dans l’ouvrage interroge. Cette histoire en marge de la grande Histoire est aussi la sienne. Ses installations illustrent nos vies fragiles puisque singulières. Son accrochage dissipe les fantômes urbains et rééclaire les chemins des irréguliers. Une utopie dans l’espace public d’aujourd’hui?