Clarisse Hahn, CRACK !, 2021, tirage argento-numérique encadré sous verre, 80 x 120 cm. ©Clarisse Hahn
Exposition
Gratuit
Photographie

Les Princes de la rue Clarisse Hahn

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Vernissage
sam 16 oct 2021, 17:00

Galerie Jousse Entreprise
6 rue Saint-Claude
75003 Paris
France

Comment s'y rendre ?

Un quartier populaire à Paris, son marché, ses trafics, ses kebabs, les corps qui se croisent et parfois s’exhibent. L’argent circule aussi vite que les regards. Les vendeurs de cigarettes règnent sous le métro aérien de Barbès. Les hommes y sont des as de l’observation, rien de leur échappe. Les Princes de la rue s’inscrivent dans les “Boyzone”, travail au long cours dans lequel Clarisse Hahn observe ces situations où le corps des hommes chorégraphie leurs rapports à l’espace public comme dans l’intimité.
Des corps, des regards : les films et les photographies de Clarisse Hahn consacrés aux communautés et aux rituels vont au-delà du consentement de l’Autre à être regardé. Ils montrent comment l’être social peut faire du regard que l’on porte sur lui un moyen d’expression : se donner à voir sans se faire avoir.
Artiste et non ethnographe, documentariste puisque le terme est le mieux adapté, Clarisse Hahn ignore tout attitude égotiste : elle disparaît au plus près des corps pour leur laisser la place d’exprimer leur force, leur fragilité et leur douleur - mais aussi leur histoire.
Mobilisant les images d’archives, Clarisse Hahn crée une désynchronisation qui témoigne de généalogies invisibles. Ces jeunes hommes sont les descendants de héros français recrutés au temps des colonies. Ironie ou ruse de l’Histoire, héros et antihéros ne font ici plus qu’un. Barbès, cour des miracle, abrite les Anciens comme les Exclus. Ceux-là portent à leur tour les stigmates d’une histoire qui peine à cicatriser. Les chairs meurtries comme les mémoires. Nombre de cultures du monde abritent des “Boyzone” : dans la joie, l’incarcération, la dévotion, la survie, le labeur, des hommes parlent le langage de leur anatomie. Un cortège d’attitudes souples et brutales défile dans la rue, Clarisse Hahn scrute des “hommes entre eux”. Son expérience de documentariste permet la construction d’une présence invisible.