The last tree
Yang Jiechang (né en 1956), 2021, Encre et couleurs minérales sur soie montée sur toile Courtesy de l'artiste et de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger
The last tree
Yang Jiechang (né en 1956), 2021, Encre et couleurs minérales sur soie montée sur toile Courtesy de l'artiste et de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger 
© Photo Felicitas Yang
Exposition
Gratuit

Carte blanche à Yang Jiechang Yang Jiechang

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Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna Paris
75016 PARIS
France

Comment s'y rendre ?

Pour sa nouvelle carte blanche contemporaine, le Musée national des arts asiatiques – Guimet invite l’artiste chinois Yang Jiechang. Reconnu pour sa maîtrise des arts traditionnels chinois, Yang Jiechang s’illustre dans une multitude de médias : peintures, arts graphiques, installations, vidéos, performances ou sculptures. Son art est imprégné de la calligraphie, de l’esthétique et de la pensée traditionnelles chinoises,

qui sont intégrées à un contexte contemporain.

 

Présentée dans la rotonde du 4e étage, l’œuvre Tale of the 11th Day (2011) est une peinture sur soie de 18 mètres de long marouflée sur toile, accompagnée d'un ensemble de onze vases en porcelaine, fruit d’une collaboration de quatre années avec la Manufacture de Sèvres. Tale of the 11th Day est une référence au Décaméron, le conte de dix jours, de Boccace (1348-1353). Imaginant le 11e jour, l’artiste représente un paysage primordial dessiné selon les modèles classiques de la dynastie Yuan (1279-1368). Le style de Yang Jiechang est austère, épuré et universel. Il donne à voir une vision allégorique du chef-d’œuvre de la Renaissance italienne où les animaux et les humains se découvrent et s’accouplent : un Paradis où toutes les divisions – religieuses, ethniques, idéologiques ou politiques – sont apparemment effacés. Tale of the 11th Day est l’utopie d’un monde globalisé naturellement fondé sur l’égalité, le respect, l’amour et la compassion. Cependant, le paradis sensuel de Yang Jiechang est peint à une époque marquée par les conflits armés et les crises contemporaines. L’installation nous rappelle que l’harmonie des relations reste fondée sur des rapports de force, équilibre instable sans cesse redéfini.

 

Un parcours composé d'autres œuvres de l’artiste, sélectionnées par Martina Köppel-Yang, est proposé dans les galeries chinoises du 1er étage, autour de la thématique du lettré contemporain. Inspiré de la sagesse taoïste ainsi que par la quête subjective de spiritualité du romantisme allemand, Yang Jiechang déploie dans son œuvre une énergie vitale et cherche une esthétique brute, qui admet et utilise l'inachevé ainsi que les défauts techniques et esthétiques. Ses peintures monochromes noir sont des jeux d’équilibre entre lumière et ombre, entre le plein et le vide. Elles représentent une phase méditative d'introspection dans l'œuvre de l'artiste. Loin de l’utopie édénique du 4e étage, le diptyque de calligraphie Oh my god / Oh Diu (2002-2022) n'évoque pas seulement la gravité du monde dans lequel nous évoluons, mais incite à l'action et à la prise de position. Créée en réaction des attentats du 11 septembre 2001, Yang évoque la sidération dans cette calligraphie épaisse, aux coulures angoissantes. Accompagnée de deux vidéos dans lesquelles l’artiste écrit et répète le titre de l’œuvre, le visiteur est invité au recueillement.

 

Yang Jiechang (né en 1956 à Foshan en Chine), est diplômé de l’Académie des beaux-arts de Guangzhou (Canton), où il enseigne à son tour pendant quelques années avant son départ pour l’Europe en 1988. Depuis, l’artiste vit et travaille entre Paris et Heidelberg, et a participé à de nombreuses expositions et biennales dans le monde entier. Il est représenté par la Galerie Jeanne Bucher Jaeger à Paris depuis 1989.