Mirrors and truths Roberto Kusterle, Daniel Pelletti
Miroirs et vérités
Si parfois l'étrangeté interpelle le spectateur, c'est avant tout parce que nous, les humains, ne supportons pas bien les univers déstabilisants. Même lorsque nous abordons l'art, nous espérons être accompagnés dans des univers d'une beauté classique, comme dans la mode et la publicité. Au contraire, dans MIRRORS AND TRUTHS, l'exposition dialogue entre le photographe italien Roberto Kustetle (1948) et l'artiste belge Daniel Pelletti (1948), nous entrons dans un royaume riche de l'effet déstabilisant de l'intimité du désordre, du fantasme et de l'imagination.
Fortement influencées par les disproportions troublantes des compositions du maniérisme, les photographies en noir et blanc de Roberto Kusterle ainsi que les peintures et dessins colorés de Daniel Pelletti dévoilent des vues fascinantes sur des beautés désagréables à l'autre bout de notre monde. Inconscientes du regard du spectateur, les créatures de Kusterle et de Pelletti se révèlent, envoûtant l'observé par un simple aperçu de leur propre réalité.
Corps enchevêtrés, nudité, morceaux d'architecture perdus et oubliés, s'offrent au regardeur comme ils le feraient en dansant et en bougeant à la lueur d'une bougie. Rien n'est jamais stable, classique ou même rassurant.
L'utilisation habile des motifs et des textures que ces deux artistes maîtrisent brillamment - et pourtant si différemment - dans leurs œuvres, tout en contribuant à renforcer le sentiment de déstabilisation chez le spectateur, souligne en même temps le caractère sacré intérieur de la composition, où la psychologie humaine et l'existentialisme se révèlent être les véritables protagonistes de l'exposition. Chaque œuvre incluse dans cette exposition s'avère être une sorte de cabinet de curiosités contemporain reflétant le désir humain de déchiffrer le monde, ainsi que les réalités fantastiques ou psychologiques qui en découlent, en permettant au spectateur d'explorer attentivement les détails de chaque œuvre.