Luisa Catucci Gallery
Exposition
Gratuit
Huile
Peinture
Sculpture

LOST MILLENNIALS William Grob, Valère Mougeot

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Vernissage
jeu 5 mai 2022, 18:00

Luisa Catucci Gallery
Allerstr. 38
Neukoelln
12049 Berlin
Allemagne

Comment s'y rendre ?

L'exposition LOST MILLENNIALS présente un dialogue entre l'artiste britannique William Grob et l'artiste français Valère Mougeot, qui font tous deux partie de la génération des milléniaux, également connue sous le nom de "génération Y".

L'exposition tire son titre de la série de peintures que William Grob a commencée pendant la pandémie, lorsque pour la première fois, il a fait l'expérience - comme la plupart des gens de sa génération - du temps qui passe à un rythme moins rapide, ce qui lui a permis de rattraper ses pensées et réflexions sur la vie, l'identité et les circonstances. Il en a été de même pour Valère Mougeot, qui a profité de cet arrêt forcé pour réfléchir à sa situation et a fini par décider de quitter son emploi sûr de graphiste pour se plonger dans une investigation à plein temps de la réalité à travers sa pratique artistique.

Les millennials ont du mal à se situer, sont perdus et désorientés par les revendications schizophréniques-bipolaires de la société moderne. On leur demande à la fois d'être des consommateurs écologiques, bien que compulsifs, d'être des individus sympathiques, bien qu'égocentriques, de ne pas être racistes, de penser à être effrayés par les différentes cultures, d'être ouverts sexuellement et d'avoir des relations sexuelles légères, tout en gardant intacte la structure familiale classique.  On a dit aux millennials qu'ils pouvaient faire n'importe quoi et être n'importe qui, de rêver en grand, de prétendre à la réalisation de leurs rêves, sans faire face à l'impossibilité d'une telle affirmation, surtout dans une planète surpeuplée et saturée. Nous parlons d'une génération qui, pour l'essentiel, a été trompée par la société, abreuvée de nouvelles indignes de confiance et d'une surcommunication vide, trompée par les médias sociaux et abandonnée par la foi et les croyances religieuses. Pourtant, dans le même temps, cette génération s'est montrée intéressée par la réalisation de changements importants et substantiels dans le monde dans lequel elle a grandi, ainsi que substantiellement optimiste et peu encline à se rendre.  William Grob et Valère Mougeot essaient tous deux de regarder le monde honnêtement, les yeux ouverts, sans se détourner de ses côtés peu flatteurs. Ils estiment que les gens et les objets qui les entourent, indépendamment des divisions supérieures du beau et du laid, sont dignes d'être dépeints. Ils réalisent que les multiples paradoxes de leur réalité et de leur société doivent trouver leur place dans le monde de l'art. Cette démarche, tout en rapprochant le travail de William Grob et de Valère Mougeot des mouvements Dada de Berlin et de la Nouvelle Objectivité des années 20, incite le spectateur à réfléchir au statu quo du présent.

Les peintures de Grob créent un environnement qui permet au sujet de prendre suffisamment d'espace pour réfléchir au vide résultant de l'abondance d'informations. Ces peintures sont comme un moment de calme, une rupture dans le bruit, une pause dans le flux du temps.  À la croisée des chemins entre une scène surpeuplée de Nicole Eisenman et un paysage silencieux de Peter Doig, les peintures de William Grob dépeignent des environnements familiers, mais non spécifiques, peuplés de personnages familiers, mais impersonnels, amenant les spectateurs à s'identifier immédiatement à la scène, entrant en relation immédiate avec ces mondes fantastiques néo-figuratifs. En partageant sa réalité fantastique, ce jeune artiste nous invite à ne pas entraîner nos pensées dans la morosité, mais à reconnaître que, même si nous sommes tous en voyage à l'aveugle dans une réalité confuse et déroutante, il est possible de prendre la pause et la distance nécessaires pour reconnaître la lumière au bout du tunnel, dirigeant notre voyage vers l'accomplissement.

L'œuvre de Valère Mougeot, forte d'une série de références indéniables à des pièces pop-art notoires, se caractérise par l'interrelation d'éléments qui invitent à un dialogue à plusieurs niveaux entre le verbal et le visuel. Utilisant différentes formes - de la peinture à la sculpture et aux installations - il entend recréer avec à la fois ironie et mélancolie un environnement déroutant qui rappelle l'espace public et urbain, sa principale source d'inspiration au quotidien. Il en détourne les signes et réutilise des matériaux pauvres ou bruts ainsi que des objets manufacturés. En créant des associations, des compositions hybrides, il veut leur donner une nouvelle voix et recréer ainsi un espace partiellement animé où chaque pièce, trace fugace de l'interaction humaine, devient un messager autonome selon son mode d'apparition. Il entend provoquer chez le spectateur - flâneur coincé entre l'état de simple passant et celui de lecteur réfléchi - un questionnement sur sa capacité attentive à décrypter les signes de conflits personnels et interpersonnels que peuvent générer nos sociétés contemporaines.